Quand et pourquoi consulter un sexothérapeute ? (Baisse de désir, troubles de l’érection…)
Parler de sexualité est difficile. En parler quand elle devient source de frustration, d’angoisse ou de conflit l’est encore plus. Baisse de désir, routine, pannes… ces difficultés sont incroyablement communes, mais restent souvent dans le silence de la chambre à coucher.
On pense à tort qu’un problème sexuel est soit purement médical (un « problème de plomberie »), soit une fatalité (« c’est la routine »).
La réalité est souvent entre les deux : la plupart des troubles sexuels sont liés à des facteurs psychologiques, émotionnels ou relationnels. Et c’est précisément là que le sexothérapeute intervient.
Qu’est-ce qu’un sexothérapeute (et ce qu’il n’est pas) ?
Un sexothérapeute est un professionnel de la thérapie (souvent un psychologue, un médecin ou un thérapeute formé spécifiquement) qui s’est spécialisé dans l’accompagnement des difficultés sexuelles et relationnelles.
Ce qu’il faut absolument savoir :
- C’est une THÉRAPIE PAR LA PAROLE. Il n’y a jamais de contact physique, de nudité ou de « passage à l’acte » pendant les séances. Le sexothérapeute n’est ni un « sex worker » ni un « coach en séduction » sulfureux.
- C’est un espace sécurisé. C’est un lieu pour parler librement, sans jugement, sans honte, pour explorer les causes profondes d’un blocage.
- Il travaille sur le « Psy ». Si votre trouble est d’origine 100% médicale (ex: hormonal, vasculaire), il vous orientera vers un médecin (urologue, gynécologue, endocrinologue). Très souvent, il travaille en complément du médical.
Quand consulter ? Les motifs les plus fréquents
On peut consulter seul ou en couple. Si la difficulté impacte le couple, venir à deux est souvent une excellente démarche.
1. Les troubles du désir
C’est le motif n°1.
- La baisse de libido : Vous n’avez « plus envie », ou beaucoup moins qu’avant. Le désir s’est éteint, créant de la culpabilité ou de la frustration.
- L’écart de désir dans le couple : L’un a toujours envie, l’autre jamais. C’est une source de conflit majeure. Le thérapeute aide à comprendre les « freins » du désir (stress, charge mentale, routine) et à recréer de l’intimité.
2. Les troubles masculins
- Les troubles de l’érection (l’impuissance) : C’est l’incapacité à obtenir ou maintenir une érection suffisante.
- Le 1er réflexe : Consulter un médecin pour écarter une cause physique (diabète, hypertension, tabac).
- Le rôle du sexothérapeute : Très souvent, le problème est psychologique. C’est « l’anxiété de performance » : la peur d’échouer crée l’échec. La thérapie aide à sortir de ce cercle vicieux.
- L’éjaculation précoce (ou prématurée) : L’éjaculation survient trop rapidement, avant que l’homme ou le couple ne le souhaite, créant de la frustration. La sexothérapie offre des techniques concrètes (ex: « Sensate Focus ») pour reprendre le contrôle.
3. Les troubles féminins
- La dyspareunie : Des douleurs pendant la pénétration.
- Le vaginisme : Une contraction involontaire des muscles du vagin, rendant la pénétration douloureuse ou impossible.
- L’anorgasmie : La difficulté ou l’incapacité à atteindre l’orgasme.
- Le rôle du sexothérapeute : Ces troubles sont très souvent liés à l’anxiété, à une mauvaise connaissance de son corps ou à des traumatismes passés. La thérapie aide à se réapproprier son corps et son plaisir en douceur.
4. Les difficultés relationnelles et autres
- La routine et l’ennui sexuel.
- Les blocages après un événement de vie (accouchement, maladie, deuil).
- Les addictions (pornographie, cybersexe) qui nuisent à la vie réelle.
- Les questions d’orientation sexuelle ou d’identité de genre.
- Les séquelles de traumatismes (abus, agressions).
Pourquoi consulter ? Les objectifs de la thérapie
Le but d’une sexothérapie n’est pas de vous transformer en « performeur » ou de vous conformer à une norme, mais de vous aider à retrouver une sexualité épanouie et qui vous convient.
Le « pourquoi » est de :
- Mettre des mots sur le non-dit : Créer un espace où enfin, on peut tout dire sans tabou.
- Comprendre les causes : Identifier l’origine du blocage. Est-ce le stress ? La fatigue ? Une mauvaise communication ? Des croyances limitantes (« le sexe, c’est sale ») ?
- Déconstruire les mythes : Arrêter de se comparer à la pornographie ou à une vision idéalisée du sexe.
- Acquérir des outils : Le thérapeute peut donner des « devoirs » à faire chez soi (seul ou en couple) : exercices de communication, redécouverte sensorielle (et non-génitale) du corps, techniques de respiration…
Conclusion
Une difficulté sexuelle qui s’installe est un signal d’alarme. L’ignorer ne fait que cristalliser le problème et créer de la distance.
Consulter un sexothérapeute, c’est décider activement de prendre soin d’une partie fondamentale de votre santé, de votre bien-être et de votre couple.
« Pour aller plus loin » (Sources et Références)
- Syndicat National des Sexologues Cliniciens (SNSC) : Un organisme de référence en France qui propose un annuaire de praticiens et une charte de déontologie.
- Fédération Française de Sexologie et de Santé Sexuelle (FFSSS) : Fédère les différents acteurs de la santé sexuelle.
- Cet article a pour but d’informer. Il ne se substitue pas à une consultation médicale. En cas de trouble physique (douleur, trouble de l’érection soudain), consultez toujours un médecin en premier lieu.