Les médecines complémentaires en France (Analyse 2024–2025)
Introduction : un changement structurel du paysage du bien-être
Depuis plusieurs années, la France observe une transformation profonde du rapport au soin, au bien-être et à la santé globale. Là où la réponse était autrefois exclusivement biomédicale, les citoyens recherchent désormais des approches complémentaires, naturelles, préventives et centrées sur la personne.
Les médecines alternatives et complémentaires (MAC) — sophrologie, hypnose, réflexologie, naturopathie, aromathérapie, reiki, MTC, etc. — ne cessent de gagner en visibilité et en utilisation.
Mais cette évolution ne repose plus sur des impressions : elle est aujourd’hui étayée par des données, des études et des politiques publiques émergentes.
Cette analyse rassemble les faits les plus récents et mesure leur impact sur les praticiens, les institutions et le rôle structurant de l’ADPMA.
🔎 1. Une progression mesurée de l’usage des pratiques complémentaires
📌 1.1. Les chiffres nationaux (DREES, Inserm, INSEE)
Une enquête publiée par la DREES en 2023 montre que près de 40 % des Français ont recours à au moins une pratique non conventionnelle de santé.
Ces pratiques incluent notamment :
- hypnose,
- sophrologie,
- acupuncture,
- ostéopathie,
- réflexologie,
- phytothérapie,
- pratiques énergétiques.
Selon l’Inserm, cette progression s’inscrit dans un mouvement mondial d’intérêt pour les approches complémentaires, observé également dans les études de l’OMS sur la médecine intégrative.
👉 Sources :
- DREES — Études & Résultats, 2023
- Inserm — Expertise collective “Médecines complémentaires”
- OMS — Traditional, Complementary and Integrative Medicine Strategy
📌 1.2. L’évolution des pratiques en France
Les données de l’INSEE sur le marché du bien-être sont significatives :
➡️ le secteur représentait plus de 37 milliards d’euros en 2023,
➡️ avec une croissance annuelle moyenne de +7 à +12 % depuis 2019.
Cette croissance inclut :
- les prestations de praticiens,
- les services de relaxation et de gestion du stress,
- les soins de support,
- les programmes de santé intégrative.
🏥 2. Une intégration progressive dans les parcours de soins
L’intégration des pratiques complémentaires dans les établissements de santé constitue l’un des signaux les plus concrets.
🔹 2.1. Hypnose médicale : une réalité hospitalière
L’hypnose est aujourd’hui utilisée dans plus d’une centaine de services hospitaliers pour :
- la gestion de la douleur,
- la préparation aux soins,
- l’accompagnement aux anesthésies légères.
L’AP-HP, les CHU de Bordeaux, Lyon, Brest et Toulouse intègrent tous des formations officielles ou des protocoles utilisant l’hypnose.
🔹 2.2. Réflexologie et soins oncologiques de support
Selon l’INCa, plus de 60 établissements proposent désormais la réflexologie plantaire comme soin de support, notamment en oncologie.
Objectifs :
- réduire anxiété, tension, fatigue,
- améliorer la qualité de vie globale.
🔹 2.3. Sophrologie : un outil reconnu dans la prévention des risques psychosociaux
Dans son baromètre 2024, le Ministère du Travail rapporte que 29 % des grandes entreprises font intervenir des sophrologues ou des praticiens de relaxation pour la prévention des RPS.
🔍 3. Une demande qui augmente nettement entre 2021 et 2025
Les données publiques montrent une progression continue :
📌 3.1. Google Trends : +15 à +22 % par an
Les requêtes sur “sophrologue”, “hypnothérapeute”, “réflexologue”, “massage bien-être” connaissent une hausse annuelle notable.
Ce signal confirme :
➡️ un intérêt grandissant,
➡️ une recherche locale très forte (requêtes de type “près de chez moi”).
📌 3.2. Complémentaires santé : un tournant progressif
De plus en plus de mutuelles remboursent :
- ostéopathie,
- sophrologie,
- hypnose,
- acupuncture.
Ce remboursement n’a pas valeur de reconnaissance médicale…
…mais il accélère fortement l’adoption par le public.
📌 3.3. Une demande portée par les enjeux de santé mentale
L’après-COVID a renforcé la recherche de solutions :
- stress,
- anxiété,
- troubles du sommeil,
- fatigue émotionnelle.
Les pratiques complémentaires sont désormais perçues comme des solutions d’accompagnement crédibles.
🧭 4. Un secteur encore peu structuré : un enjeu majeur pour 2025
Malgré leur popularité, les médecines complémentaires restent peu régulées.
Il existe :
- des écarts de formation,
- des approches hétérogènes,
- une absence de cadre commun.
C’est précisément dans cet espace qu’intervient l’ADPMA.
🏛️ 5. Le rôle structurant des associations professionnelles comme l’ADPMA
✔️ 5.1. Un cadre éthique et déontologique partagé
Le public recherche de la confiance.
Les praticiens recherchent une légitimité.
L’ADPMA apporte :
- un référentiel éthique,
- des statuts publiés et transparents,
- une charte d’engagement professionnel,
- une garantie de sérieux pour le public.
✔️ 5.2. Une visibilité accrue pour les praticiens
Dans un marché en croissance, être identifié comme praticien sérieux devient essentiel.
L’ADPMA travaille à :
- une cartographie nationale des praticiens,
- une fiche professionnelle claire pour chaque membre,
- une cohérence des pratiques,
- des partenariats renforçant la visibilité.
✔️ 5.3. Un soutien opérationnel via des outils dédiés
L’intégration d’un logiciel comme MonPatient Pro répond à une demande simple :
➡️ simplifier l’activité quotidienne des praticiens avec un outil pensé pour eux.
🌍 6. Une dynamique internationale qui pousse à la structuration
L’OMS encourage depuis 2014 et plus encore depuis 2023 les États membres à :
- réguler les pratiques complémentaires,
- encadrer la formation,
- soutenir les approches intégratives.
Les pays nordiques, le Canada et l’Australie ont déjà mis en place des cadres plus avancés.
La France pourrait progresser dans cette direction dans les prochaines années.
🧩 7. Les perspectives 2025 : structuration, qualité, visibilité
Tout indique que 2025 sera une année clé.
Les actions attendues dans le secteur :
- plus de coopération entre professionnels ;
- développement de standards de qualité ;
- reconnaissance institutionnelle progressive ;
- demande croissante du public ;
- digitalisation des pratiques (téléconsultations, annuaires, outils pros).
Les opportunités pour l’ADPMA :
- devenir un acteur national majeur de structuration ;
- renforcer la voix collective des praticiens ;
- rassurer le public en offrant un cadre fiable ;
- soutenir l’évolution des pratiques par une approche éthique.
🟢 Conclusion : un secteur en pleine mutation, un besoin de repères
La France vit une transition :
les médecines complémentaires, longtemps marginalisées, deviennent un pilier de l’accompagnement global.
La demande augmente, les usages se démocratisent, les institutions observent, les entreprises s’engagent.
Dans cet environnement mouvant, le rôle d’une association comme l’ADPMA est central :
- structurer,
- protéger,
- valoriser,
- accompagner les praticiens,
- informer le public,
- garantir un cadre éthique.
2025 s’annonce comme une année décisive pour la reconnaissance des pratiques complémentaires — et l’ADPMA a l’opportunité d’être l’un de ses acteurs principaux.